Les peintures murales de Cruet constituent un exemple rare en France d’un cycle complet de peintures profanes du Moyen Âge (14e siècle) et un ensemble exceptionnel pour le Musée Savoisien. C’est le seul témoignage pictural de ce type conservé dans un musée français.
Découvert en 1985 au château de la Rive à Cruet à l’occasion de travaux de réaménagement, cet ensemble, constitué de douze panneaux, a été déposé puis restauré entre 1987 et 1988 pour être exposé au Musée Savoisien en 1988 suite au don de la famille Chaland.
Les scènes renvoient à des représentations classiques de la littérature et de l’iconographie courtoise et proposent un regard sur la vie seigneuriale et l’idéal chevaleresque (raffinement des scènes de chasse ou de banquet, conflits et duels…). L’analyse du style pictural, des représentations vestimentaires et de l’armement ont permis de dater cet ensemble du début de XIVe siècle.
Les peintures murales de Cruet ont fait l’objet de différentes interprétations depuis leur découverte fortuite.
Les travaux récents de l’historien de l’art Térence Le Deschault de Monredon ont produit un nouveau regard sur cet ensemble. Ce dernier a établi la correspondance avec le roman de Girart de Vienne écrit par Bertrand de Bar-sur-Aube dans les années 1180.
Les peintures murales de Cruet seront présentées au-dessus de l’accueil, permettant aux visiteurs de les visualiser dans une configuration proche de celle d’origine. Le visiteur pourra également les observer de près depuis une passerelle centrale. Une salle de projection permettra de découvrir les conditions de leur découverte, leur contexte de création et l’interprétation de ce cycle profane complet du 14e siècle, provenant d’une maison forte de la combe de Savoie.
Vue des peintures murales depuis le futur accueil
Afin de concevoir et réaliser les systèmes de fixation de ces gigantesques panneaux, le Musée Savoisien a fait appel à deux entreprises spécialisées, Alyte et Soudem, qui ont réalisé un test du futur système d’accroche. Le plus petit des panneaux a été sorti et les différentes entreprises sont intervenues pour installer les rails dans leur atelier et réaliser la manipulation nécessaire à l’accrochage du panneau. Un résultat plus que satisfaisant !
Un constat d’état a été réalisé par Caroline Snyers, restauratrice. Objectif : déterminer l’état de conservation des peintures avant de les remettre en place.
Hauteur : 1,97 m.
Longueur : variant de 1,78 m à 3,72 m, totalisant 36,13 m.
Poids : variant de 70 kg à 200 kg, beaucoup sont plus près de 160 à 200 Kg (au moins 8 sur 12).
Support en nid d’abeilles (aluminium avec fibre de verre et résine époxy) sur lequel sont collées les peintures ; les manques ont été comblés par un enduit neutre
Panneau 1 - Promenade cavalière, Gibier en forêt (partie gauche) : 2,28 m
Panneau 2 - Gibier en forêt (partie droite), Cavalier sonnant l’hallali : 1,78 m
Panneau 3 - Vers le château, Scène au gant : 3,43 m
Panneau 4 - Groupe avec femme et personnage de face : 2,45 m
Panneau 5 - Groupe d’hommes tournés vers la gauche, Coucher royal : 3,72 m
Panneau 6 - Hommes aux chapeaux, Combat à pied : 3,23 m
Panneau 7 - Scène au religieux, Groupe de personnages dans une architecture, Reste d’architecture : 3,595 m
Panneau 8 - Conseil : 2,19 m
Panneau 9 - Banquet, Attaque du château (partie gauche) : 3,45 m
Panneau 10 - Attaque du château (partie droite), Chevauchée, Vache devant une ville : 3,10 m
Panneau 11 - Affrontement et choc de cavaliers : 3,49 m
Panneau 12 - Campement : 3,41 m
Prestataires intervenus au Musée Savoisien pour la mise en place des panneaux :
Restauration des peintures, In Situ Conservation :
Claire Bigand
Jean-Francois Salles
Davide Orsi
Manutention des panneaux, entreprise Alyte