Le sentier des Papillons

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Panorama à travers les vignes

Aux travers des vignes se dresse un somptueux panorama. Depuis ce point de vue, laissez votre regard se poser sur la vallée de l’Isère. Cette halte paysagère vous permettra de profiter et de découvrir les différents massifs environnants, notamment celui du Grand Arc et de la Lauzière.

À la découverte des pelouses sèches

Vers le point culminant de la balade, le sentier se poursuit pour pénétrer dans les pelouses sèches.
Il s’agit d’un milieu naturel particulièrement fragile avec un sol sec et pauvre en éléments nutritifs car peu de végétation s’y décompose. Il est typique des coteaux ensoleillés du sud du Massif des Bauges. Sur la commune de Cruet, les pelouses sèches se retrouvent entre 500 et 550 m d'altitude, sur des pentes moyennes.

Qui recèle une flore particulière ?

Les pelouses sèches présentent un intérêt écologique important car elles abritent une diversité d’espèces de plantes rares à l’échelle de la Savoie. Ces espèces sont dites « xérophiles » c'est à dire qu'elles vivent sur des sols secs. C’est notamment le cas des orchidées, particulièrement bien représentées et très typiques de ce milieu, dont la floraison est observable de mai à juillet. En voici deux :

L’Orchis bouc, qui tient son nom de l’odeur peu agréable qui émane de ses fleurs. Elle est aussi reconnaissable à son inflorescence en forme d’épi.

L'orchis bouc © CBNA Billard Gilbert

L’Ophrys abeille, qui elle aussi, porte bien son nom. Elle ressemble comme deux gouttes d’eau à une abeille et va même jusqu’à imiter l’odeur de la femelle dans le but d’attirer les mâles qui, en pensant se reproduire avec la femelle viennent en réalité déposer du pollen sur l’orchidée.

L'ophrys abeille © CBNA Villaret Jean Charles

Haut-lieu pour observer les papillons

Au-delà de leur flore remarquable, l’intérêt écologique de ces milieux est lié à leur fréquentation par plusieurs papillons. A tel point que ceux-ci donnent leur nom au sentier. Ces derniers ont un lien très particulier avec les plantes présentes. À différents stades de leur vie, ceux-ci vont avoir recours à des plantes spécifiques pour se nourrir.
C’est le cas de l’Azuré du Serpolet, un magnifique papillon bleu protégé en France, ou encore du Bleu-nacré d’Espagne, deux espèces qu’il est possible d’observer à proximité de la pelouse.

L'azure du Serpolet © CEN Savoie Virginie Bourgoin

Les pratiques agricoles du site

Sur le versant adret, celui orienté plein sud, les pelouses sèches faisaient autrefois l’objet d'une pratique agricole. Le vallon entier a été cultivé pendant des centaines d’années et ce par différentes cultures : céréales, pommes de terre, vignes… Les vignes actuelles ont été plantées en 1987 et sont caractéristiques de l’agriculture du territoire Cœur de Savoie.

L’étonnant trio : papillon – plante – fourmi

L’Azuré du Serpolet a un cycle biologique très particulier, qui fait appel à d’autres êtres vivants. Pour vivre, il a besoin de la présence de plantes particulière (l’Origan et/ ou le thym) mais aussi de colonies de fourmis !

Découvrez pourquoi à travers les étapes de vie du papillon

Première étape : le lien plante-hôte-papillon

Dans un premier temps, lorsque la femelle papillon pond ses œufs, elle va les déposer sur les boutons floraux de la plante-hôte. Une fois éclose, la chenille, sortie de son œuf, s’enfouit dans les fleurs et s’alimente en dévorant plante de l’intérieur.

Deuxième étape : le lien chenille – fourmi 

La chenille finit alors par descendre de la plante. À ce moment-là, elle est récupérée par une fourmi qui l’emmène au sein de la fourmilière. La fourmi va ici effectuer une trophallaxie, action par laquelle elle va nourrir le papillon en régurgitant sa nourriture.

La chenille demeure dans la fourmilière pendant tout l’hiver, où elle hiverne. Au printemps, elle quitte sa forme actuelle pour se transformer en chrysalide. A ce stade, elle vit toujours auprès des fourmis !

Troisième étape : le départ

Une fois éclos, le papillon sort de la fourmilière et rejoint l’air libre. À l’état adulte, il se nourrit de fleurs variées. La femelle reviendra ensuite déposer ses œufs sur l’Origan ou le Thym et recommencer ainsi un nouveau cycle biologique.

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