Entre le massif du Beaufortain et la vallée de l’Arly, se trouve la Réserve naturelle régionale de la Tourbière des Saisies – Beaufortain – Val d’Arly. En arpentant le sentier des Arpeliéres, vous pourrez découvrir les trésors de biodiversité de la tourbière et plus particulièrement la faune qui y vit.
Située entre 1550 et 1718m, au col des Saisies, la réserve naturelle de la Tourbière des Saisies constitue la plus grande tourbière acide de l’arc alpin. Sa superficie, remarquable à l’échelle du secteur du Beaufortain et Val d’Arly, atteint plus de 600 hectares et dépasse le secteur de la réserve.
La réserve abrite une faune spécifique des tourbières d’altitude qu’il vous est possible de découvrir en parcourant le sentier des Arpeliéres. Les milieux traversés et la flore sont particulièrement fragile tout comme la faune qui nécessite de la tranquillité ainsi, merci de veiller à rester sur les sentiers aménagés !
Le site est constitué de milieux diversifiés : forêts, prairies humides et pelouses ou encore zones humides telles que marais tourbeux et tourbières à sphaignes.
Cette diversité de milieux marque un intérêt écologique majeur pour le site et donne au paysage des airs de grand nord, semblable à la taïga. Préparez-vous pour l’expédition et découvrez deux de ces milieux.
La tourbière :
Où le sol, constamment gorgé d’eau, est recouvert d’un tapis de sphaigne et, où certaines plantes, qui peuplent les régions boréales et arctiques, se développent grâce à des techniques d’adaptation. Malgré les conditions hostiles de ce milieu, des espèces vont y élire domicile… C’est le cas notamment de plantes carnivores qui, ne pouvant pas se nourrir par le sol, trop pauvre en éléments nutritifs, doivent trouver une autre source d’alimentation. La drosera, par exemple, va elle cibler les insectes en dégageant une odeur pour les attirer. Une fois collés et prisonniers, elle n’aura alors plus qu’à passer à table !
La forêt :
Elle recouvre le site à hauteur de 59% et est majoritairement constituée de conifères. Cette forêt a pour particularité de compter un nombre important de bois mort. Et détrompez-vous, cette particularité lui donne un intérêt écologique très fort ! C’est d’ailleurs à partir de cette caractéristique qu’on peut déterminer si une forêt est en bonne état de conservation. Qu’il soit couché au sol ou encore debout, le bois mort abrite plusieurs formes de vie ! C’est notamment le cas de petites chouettes de montagne : la chouette chevêchette et la chouette de Tengmalm qui logent dans des cavités, creusées par les pics pour y faire leur nid.
Dans ces milieux vit une faune remarquable, très discrète et qui a dû s’adapter pour parvenir à survivre. Elle parvient même à supporter des conditions de vie extrêmes telles que l’acidité du milieu, le froid ou encore le manque de nourriture. C’est notamment le cas de deux espèces, une libellule et un oiseau :
La Cordulie arctique :
Cette libellule au nom explicite, affectionne particulièrement les contrées froides et les milieux naturels associés. Ainsi, elle peut être observée dans les tourbières et mares d’altitude et retrouve ici des conditions de vie favorables. Sa présence est particulièrement appréciable car il s’agit d’une espèce rare, qui est menacée par la fermeture de ses milieux de vie comme les mares qui disparaissent petit à petit au profit de la forêt.
Le Tétras-lyre :
Cet oiseau emblématique de montagne peuple discrètement la réserve. Sa présence dans les tourbières s’explique en partie par la ressource alimentaire. En effet la présence de végétaux, de baies, lui permet de s’alimenter assez facilement. Aussi, ce milieu constitue un des derniers espaces de tranquillité pour l’espèce sur le territoire, car moins aménagés que les alentours (stations de ski). Il est donc très important de veiller à sa quiétude pour voir perdurer l’espèce. Le ski hors-piste est d’ailleurs interdit sur le territoire de la réserve afin de le protéger lorsqu’en plein hiver, ce dernier se recouvre de neige, créant un igloo sous la neige.
Une tourbière peut-être définie comme une zone humide où s’accumule de la tourbe à partir de végétaux morts (pole-tourbieres.org), ici une petite mousse appelée sphaigne.
La tourbière n’abrite pas uniquement une faune et flore exceptionnelle mais joue aussi un rôle indispensable pour tous les êtres vivants de la planète. En effet, elle rend de nombreux services à l’Homme, appelés « services écosystémiques ». En voici deux :
Par exemple, la présence de sphaignes, qui possèdent une importante capacité d’absorption, permet à la tourbière de participer à la régulation des niveaux d’eau. Les risques de crues sont alors limités tout comme la sécheresse grâce au maintien d’un débit régulier dans les cours d’eau.
2007 Sphaignes © M. PANTALONI
Elle permet aussi de filtrer l’eau qui, à la sortie de la tourbière en ressort très propre.
Aussi, dans un contexte de changement climatique, la tourbière apparait comme un atout considérable. En effet, cette dernière est ce qu’on appelle un « puit de carbone » c’est-à-dire qu’elle absorbe et stocke une quantité importante de carbone. A l’échelle mondiale, et de la petite surface qu’elles représentent (3% des terres émergées), les tourbières renfermeraient près de 50% du CO2 atmosphérique.
Les Saisies
Sentier ouvert du 15/06 au 15/09
Livret pédagogique pour les enfants disponible au départ du sentier à la maison des tourbières située au col des Saisies : ouverture juillet et août, (n’hésitez pas à consulter le site internet pour dates et horaires), ou dans les offices de tourisme des Saisies et de Crest Voland/Cohennoz. Une application mobile est aussi téléchargeable sur l’App Store et Google play.
Site web : https://www.reserve-regionale-tourbiere-des-saisies.com/
Vidéo de présentation de la réserve : https://www.youtube.com/watch?v=FVE_z5uvkDg&feature=youtu.be