Saviez-vous que les Archives départementales de la Savoie conservent un parchemin de plus de 1000 ans d'âge, sur lequel se trouve le portrait d'un roi ?
Donation par Rodolphe III, roi, à l'archevêque de Tarentaise. ©Archives départementales de la Savoie [SA 176]
Rodolphe III est né aux alentours de 966. Son territoire, aux contours mouvants, s'étend du Jura à la Suisse romande et inclut la Savoie. Il décède sans héritier à Lausanne en 1032. Il désigne comme successeur l'empereur Henri II, faisant entrer ses possessions dans le Saint-Empire romain germanique.
Durant son règne, pour maintenir son territoire, Rodolphe cherche des appuis auprès des évêques, à qui il fait des dons, offre des privilèges et sa protection. Ainsi, en l'an 996, au monastère de Saint-Maurice d'Agaune en Valais, il accorde à Amizon, archevêque de Tarentaise, d'importants droits comtaux, en compensation du dépeuplement du diocèse à la suite des incursions sarrasines.
La donation à Amizon est formalisée par une charte scellée du sceau du roi. Elle est longtemps conservée dans les archives de l'archevêché de Tarentaise,. Lorsque les biens temporels de celui-ci sont réunis au domaine de la Maison royale de Savoie, à la fin du 18e siècle, le précieux document est déposé au château de Chambéry. Il est aujourd'hui l'acte le plus ancien conservé aux Archives départementales.
Consultez la transcription et la traduction de la charte en bas de page, dans nos Ressources documentaires.
Empreinte de cire brune et monogramme de Rodolphe III. ©Archives départementales de la Savoie [extrait, SA 176]
Sur l'empreinte de cire brune, le roi est de face, à mi-corps. Il porte une barbe et des moustaches. Sa tête est ceinte d'une couronne à large bandeau surmontée de trois pointes bouletées. Il est revêtu d'une tunique au col festonné dont les manches plissées s'arrêtent aux poignets, et d'un manteau attaché sur l'épaule droite par un fermail et qui retombe en pointe sur la poitrine. De la main droite, il tient un sceptre terminé par un fleuron et de la gauche un bâton à l'extrémité renflée. On peut lire entre deux filets : RODVLFVS PIVS REX.
Il existe deux autres empreintes connues du sceau de Rodolphe : l'une est conservée aux Archives départementales de l'Isère (1G 11) et l'autre aux Archives de l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune en Suisse.