Le château de Miolans - Saint-Pierre-d'Albigny

Dominant la plaine de l’Isère, le château est la démonstration de la puissance des Miolans, l’une des plus importantes familles de Savoie au Moyen Âge. Il contrôle l’ancienne voie romaine qui rejoint l’Italie par le col du Petit-Saint-Bernard

Edifié dès le 12e siècle autour d’un donjon primitif, le château est agrandi aux 14e et 15e siècles. Il est alors doté par les seigneurs de Miolans d’aménagements résidentiels et d’un dispositif de défense complexe, adapté à l’utilisation récente des armes à feux : enceintes, fossés, châtelets, rempart… Une grande galerie comportant 13 chambres de tir percées d’archères et de canonnières, assure la défense de la rampe d’accès au Nord.

La Maison de Savoie entre en possession du lieu en 1523 et dans la dynamique de fortification du duché, le fait rénover. Aux 16e et 17e siècles le château est occupé à plusieurs reprises par les troupes françaises : lors de l’occupation de la Savoie par François Ier puis lors des guerres franco-sardes.

Désuet, car inadapté aux dernières innovations militaires, les ducs le transforment en prison d’Etat. Il garde ce rôle jusqu’en 1792. Perçu comme un symbole de tyrannie, il est ruiné à la Révolution. Cet épisode lui vaut le surnom de Bastille Savoyarde. En 1869, il est acheté par la famille Guiter qui progressivement le restaure, l’entretient et l’ouvre au public assurant ainsi sa sauvegarde.

Le château de Miolans est classé Monument historique.

Le château de Miolans au début du 17e siècle. A gauche, la tour Saint-Pierre, premier donjon construit au 12e siècle. La topographie française, Claude de Chastillon ©Musée Savoisien, Département de la Savoie, Solenne Paul
Le château de Miolans au début du 17e siècle. A gauche, la tour Saint-Pierre, premier donjon construit au 12e siècle. La topographie française, Claude de Chastillon ©Musée Savoisien, Département de la Savoie, Solenne Paul
Donjon édifié à la fin du 14e siècle et situé dans la haute-cour, protégée par un fossé de 11 mètres de profondeur et un pont-levis. Dans la haute-cour se concentraient les fonctions militaires, politiques et résidentielles du château en opposition à la basse-cour qui avait comme vocation initiale de servir de refuge aux habitants puis de logement de la garnison. ©Département de la Savoie
Donjon édifié à la fin du 14e siècle et situé dans la haute-cour, protégée par un fossé de 11 mètres de profondeur et un pont-levis. Dans la haute-cour se concentraient les fonctions militaires, politiques et résidentielles du château en opposition à la basse-cour qui avait comme vocation initiale de servir de refuge aux habitants puis de logement de la garnison. ©Département de la Savoie

Un prisonnier encombrant : le marquis de Sade

En septembre 1772, Donatien-Aldonse-François, marquis de Sade, est condamné à mort par le roi de France, pour avoir tenté d’empoisonner des prostituées. Il fuit son pays et se retrouve à Chambéry au début du mois de décembre. Sa belle-mère, grâce à ses hautes relations, obtient qu’il soit mis à l’abri. C’est ainsi que le 9 décembre, il est arrêté par le gouverneur de la Savoie, et enfermé à Miolans.

Sa détention va donner lieu à un échange de correspondances assez savoureuses, entre le gouverneur, le commandant de la forteresse, le marquis, sa famille et d’autres personnages. Ces correspondances sont aujourd’hui conservées aux Archives départementales, et consultables en ligne sur leur site internet.

Pour le commandant de Miolans, Sade est un homme dangereux, capricieux et inconstant. Le marquis supporte mal sa détention, bien qu’elle soit assez confortable si on en croit ses notes de frais. Il préfère s’évader, le 30 avril 1773, en laissant derrière lui … une lettre d’excuse.

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