Inventaire des archives de l’hôpital de Saint-Jean-de-Maurienne : Notre-Dame-de-la-Miséricorde.

Testament de Monseigneur de Valpergue de Masin, évêque de Maurienne, 1736. ©Archives départementales de la Savoie [8Hdépôt 359].

De tous les hôpitaux qui ont jalonnés la route de la Maurienne depuis le Moyen Age, le seul qui subsiste aujourd’hui est l’hôpital de Saint-Jean-de-Maurienne. Anciennement baptisé Notre-Dame-de-la-Miséricorde, son histoire est vieille de 500 ans.

Ses archives se caractérisent par leur grande diversité. L’inventaire offre aux chercheurs diverses pistes de recherches inédites sur l’histoire hospitalière, l’exercice de la bienfaisance ou encore la présence des pèlerins en Maurienne. Elles ouvrent également des champs d'étude de la société civile, avec ses réseaux et ses pratiques religieuses et charitables.

Découvrez l'inventaire des archives (8Hdépôt 1-539)

Quelques repères historiques.

L’hôpital est fondé au début du 15^e siècle par Vuillermoz Sibué, dans la rue Bonrieux. Il se compose d’une chapelle et sans doute d’un grenier pour loger les pèlerins. En 1520 apparait la confrérie de Notre-Dame de la Miséricorde. En 1570, elle s’associe avec la famille d’Arves pour administrer l’hôpital en ruine. A la fin du 16^e siècle la confrérie est seule à la tête de l’établissement.  Au 17^e siècle, l’hôpital reçoit d’importants héritages, qui oblige la confrérie à se doter d’un Conseil pour améliorer sa gestion (1681). En 1793, la confrérie est supprimée. Une Commission de gestion des hospices de Saint-Jean-de-Maurienne est mise en place pour administrer l’hôpital.

Des archives remarquables, qui se composent de plusieurs ensembles :

•  Les archives appartenant à la confrérie et à l’hôpital avant 1570, peu nombreuses mais essentielles : fondations, listes des confrères, accensements.
•  Les dossiers et registres de l’hôpital de 1570 à 1793, qui rendent compte de son fonctionnement : testaments, titres de propriété, procès, délibérations, comptes, inventaires des archives et du mobilier.
• De nombreux documents provenant de congrégations religieuses, confréries et surtout des donateurs, parmi les familles les plus aisées de Saint-Jean-de-Maurienne. Elles offrent un vrai tableau de la société civile locale.
• Les archives de la Maison de Charité, dont la présence s’explique par le fait qu’en 1792, elle est réunie à l’hôpital sous la même direction. Fondée en 1647, la Charité a pour rôle de distribuer des aumônes aux pauvres de la ville et d’aider les familles qui placent leurs enfants en apprentissage.
• Les archives de la Maladière qui proviennent sans doute d’un donateur de l’hôpital. La Maladière accueillait les lépreux.

Extrait du plan du bâtiment et dépendances de l'ancien hospice de la ville de Saint Jean, que l'on propose pour l'établissement des prisons civiles de ladite ville et arrondissement, 1800. ©Archives départementales de la Savoie [1Fi 37]