Extrait des archives de Chambéry, ce discours du syndic Vialis contient les arguments qu'il a présentés au duc de Savoie pour que celui-ci autorise la fête du Saint Suaire. Pourquoi le duc s'y oppose-il ? Que lui a dit Vialis en ce début du 16e siècle ?
Propriété de la Maison de Savoie depuis le 15e siècle, le Saint Suaire est déposé en 1506 dans la chapelle du château de Chambéry. Il devient rapidement l’objet d’une grande vénération populaire. On le montre à la foule des pélerins deux fois par an, le Vendredi saint et le 4 mai à l'occasion des fêtes qui lui sont consacrées. Le reste du temps, il est conservé dans une cavité creusée derrière l’autel, fermée par des portes de fer munies de quatre serrures. Le duc de Savoie en conserve deux clefs. A chaque exposition de la relique, il charge un émissaire de les apporter à Chambéry.
C’est ainsi que les choses se passent la plupart du temps. Mais, cette fois, le duc refuse que l'on exhibe le Saint Suaire. Pourquoi ? Parce que la peste est encore une fois aux portes de la ville et que le seul moyen de s'en préserver est de se confiner. Malgré le danger bien réel, les bourgeois protestent contre cette décision et lui envoient le syndic Vialis. Ils le chargent de dire au duc que l'exposition de la relique leur apportera plus de bien que de mal, d'autant plus que la peste n'est pas le seul danger qui les menace : l'hérésie luthérienne est aux portes de la Savoie.
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