Niché au cœur de la vallée de la Tarentaise, sur les hauteurs de Peisey-Nancroix, le vallon de Rosuel est une des portes d’entrée du Parc national de la Vanoise. En parcourant le sentier d’interprétation, dont le départ est situé au refuge, vous pourrez découvrir le cadre de la haute montagne.
Le vallon de Rosuel, plateau situé à 1556m d’altitude, est entouré de nombreux sommets de plus de 3000m comme le Sommet de Bellecôte (3 417 m) ou encore le Mont Pourri (3 779 m). Il est traversé par le torrent du Ponturin, lequel se jette ensuite dans l’Isère, entre Bourg-Saint-Maurice et Moûtiers.
Le sentier Lecture de paysage vous permettra de partir à la découverte des paysages et milieux typiques de montagne comme la forêt subalpine, les landes, les prairies ou encore au loin, les glaciers.
A proximité immédiate du refuge, dans la partie basse du vallon, se développent les forêts subalpines, milieux typiques des altitudes comprises entre 1600 et 2200m. Ces forêts sont constituées d’espèces de conifères comme l’épicéa, le sapin ou le pin qui sont adaptées aux conditions climatiques, humides et fraiches, de ces altitudes et à la saison végétative courte.
A proximité se trouvent des landes. Ce sont des milieux naturels constitués d’arbustes et d’herbes basses. Elles abritent une flore typique de montagne comme le rhododendron ou la bien connue myrtille (airelle) mais aussi une faune très fragile telle que le tétras-lyre.
Les espèces emblématiques de la Savoie montagnarde
Aux portes de la haute montagne, il est possible d’apercevoir des espèces remarquables, qui ont fait des hauteurs leur lieux de vie. C’est le cas d’un rapace exceptionnel que vous pourrez peut-être observer en levant les yeux :
Le Gypaète barbu, plus grand des vautours d'Europe et à l’envergure pouvant atteindre les 2,80 m. Ce rapace nécrophage a pour particularité de consommer en grande majorité des os. Ainsi, il cherche des milieux où vivent des populations d’ongulés, domestiques (moutons) ou sauvages (chamois). L'espèce niche dans les milieux rupestres (de falaises) de haute altitude. Le Parc national de la Vanoise compte aujourd’hui 6 couples reproducteurs.
Dans les landes vit une autre espèce d’oiseau, particulièrement sensible aux dérangements :
Tétras-lyre-©L. CANOVA
Le Tétras-lyre, qui affectionne particulièrement cet habitat où il trouve de quoi se nourrir pendant l’été (baies, feuilles, fleurs) mais surtout une protection contre les prédateurs, grâce au couvert végétal dense des rhododendrons ou des genévriers. Pendant l’hiver, les conditions sont rudes et la nourriture difficile à trouver. Pour économiser son énergie, le tétras s’enfouit sous la neige, dans un petit igloo, dont il ne sort que pour s’alimenter. S’il est dérangé, il s’épuise en s’envolant pour s’enfouir. C’est la raison pour laquelle, la discrétion est de mise dans vos balades hivernales !
Le vallon de Rosuel est resté vierge de tout aménagement touristique majeur contrairement à d’autres sites environnants de Tarentaise, dont les grandes stations de ski de La Plagne ou des Arcs… C’est une des raisons pour lesquelles des espèces particulièrement sensibles au dérangement y ont élu domicile.
Le seul aménagement notable est celui du refuge de Rosuel permettant aux visiteurs de découvrir le vallon notamment à travers la pratique de la randonnée, d’où plusieurs sentiers partent comme le fameux GR 5.
L’agriculture y est pratiquée sur les parties d’alpages et de prés de fauches et, la vallée est d’ailleurs incluse dans la zone d’Appellation d’Origine Contrôlée du Beaufort. Ainsi, on retrouve parfois plusieurs troupeaux de bovin (de race tarine en majorité) qui pâturent sur les rives du Ponturin, et ceci jusqu'au déversoir du lac de la Plagne. La diversité floristique des alpages du site permet de parfumer le lait des vaches et donner ce goût inimitable au fromage.
Se nourrissant principalement d’os, de tendons ou encore de ligaments de cadavres d’animaux qu’il trouve, le gypaète barbu est doté d’un bec et de sucs digestifs puissants capable de venir à bout de cette alimentation très originale. Il est parfois surnommé « le casseur d’os » car il utilise une technique assez particulière qui consiste à laisser tomber les os au-dessus de pierriers afin que ces derniers se brisent en morceaux, facilitant dès lors sa dégustation. Cette opération lui demande parfois jusque 20 tentatives avant d’y arriver.
Son deuxième surnom est celui de « nettoyeur des alpages » et fait référence au rôle sanitaire qu’il joue en montagne. En effet, se nourrissant des restes de cadavres, il nettoie ainsi la montagne en évitant le développement de maladies et la contamination éventuelle de cours d’eau.
Nancroix
De juin à septembre