Au cœur du Parc Naturel Régional du Massif des Bauges, à la sortie du village d’Aillon-le-Jeune et en direction des Aillons-Margériaz se trouve le sentier des orchidées. Parfait pour une sortie en famille, vous pourrez au cours de cette balade découvrir des orchidées sauvages tout en profitant du cadre paysager qu’offre le massif des Bauges.
Lorsqu’on parle d’orchidées, on pense généralement à des plantes exotiques aux couleurs et formes spectaculaires. Cependant, si certaines espèces sont bien tropicales et se trouvent dans l’hémisphère sud, il existe en France une centaine d’espèces d’orchidées sauvages.
En parcourant le sentier, vous pourrez découvrir quelques-unes d’entre elles à la belle saison mais aussi d’autres plantes telles que l’ancolie noire ou l’œillet des chartreux.
Ces plantes étant protégées, leur cueillette est bien évidemment interdite !
Les orchidées peuvent vivre dans des milieux naturels très différents. En effet, certaines affectionnent particulièrement les espaces chauds et secs, en particulier ceux que l’on appelle les pelouses sèches. Celles-ci sont composées d’une végétation basse est particulièrement bien exposée au sud. Ainsi, sur la première partie du sentier où se situent les pelouses sèches, vous pourrez admirer les orchidées dites « xérophiles » c’est à dire qui supportent ces conditions de vie.
D’autres espèces d’orchidées vont préférer les milieux plus ombragés, plus forestiers voire plus humides. C’est sur la deuxième partie du sentier, en traversant la hêtraie-sapinière, que vous pourrez les observer.
Bien que souvent très colorées, les orchidées demandent une attention particulière pour pouvoir les contempler. Ainsi, prenez le temps au fil du sentier et entre les différents milieux que vous traversez d’en repérer quelques-unes. Découvrez en ici deux qu’il est possible de croiser dans la partie pelouse et dans la forêt :
Cette orchidée aux couleurs brune/pourpre et jaune est l’une des plus grandes orchidées de France. Elle est particulièrement rare et reconstitue un emblème de la flore sauvage de montagne. En effet, on la retrouve dans des endroits ombragés souvent en hêtraie-sapinière à l’étage montagnard (entre 500 et 1700m d’altitude selon les versants). Son nom a donné lieu à diverses légendes dont une qui raconte que la déesse Vénus, surprise par un berger, tenta de s’enfuir et ce faisant laissa tomber un de ses sabots d’or. Lorsque le berger voulût le ramasser, ce dernier disparût et à la place poussa une orchidée, le Sabot de Vénus.
2011-Sabot-de-Vénus-1000©L.BILLARD-Gilbert-CBNA
C'est une orchidée de plus petite taille (10 à 30 cm), qui se trouve majoritairement en montagne, en milieux ouverts comme les pâtures et prairies. Elle tire son nom de l’odeur que ses fleurs dégagent une fois fanées et qui évoque le sureau. Cette orchidée peut avoir deux couleurs différentes : jaune ou violette. C’est une stratégie pour attirer davantage d’insectes pollinisateurs, alors qu’elle ne produit pas de nectar. En effet, elle leur fait croire que les fleurs de couleurs différentes sont des espèces différentes qui elles, possèdent potentiellement du nectar. Elle assure ainsi sa pollinisation.
2008-Orchis-sureau-1000©Virginie-Bourgoin-CEN-Savoie
Pour faire germer leurs graines, les orchidées doivent s’associer à un champignon. Celui-ci va venir coloniser la graine et les racines de la jeune pousse : c’est ce qu’on appelle une symbiose mycorhizienne. Il s’agit en fait d’un échange de bons procédés.
L’orchidée va utiliser les mycorhizes (associations des racines et du champignon) pour récupérer de l’eau plus loin dans le sol. Le champignon lui permet aussi d’obtenir des minéraux nécessaires au bon développement de la graine. En contrepartie, le champignon reçoit du sucre et des vitamines qu’on appelle des composés carbonés.
Une espèce d’orchidée pousse même ce concept encore plus loin : la Néottie nid-d’oiseau.
Observable dans la partie forestière du sentier, cette orchidée a pour particularité d’être non chlorophyllienne. Elle ne possède pas ce pigment vert essentiel au processus de la photosynthèse, qui permet habituellement aux plantes de se nourrir et donc de tirer de l’énergie. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est de couleur blanchâtre/brunâtre.
Elle n’a donc ni la possibilité de se nourrir ni de transmettre sucre et vitamines au champignon. Alors, comment fait-elle ?
Elle va se servir doublement du champignon qui, grâce aux mycorhizes puise les sucres des racines des arbres alentours pour se nourrir et nourrir l’orchidée. Elle apparait donc comme un parasite pour les arbres ! Heureusement, il s’agit de quantités négligeables ce qui n’impactera pas de façon conséquente les arbres en question.
Aillon le Jeune
Accessible toute l’année mais période la plus favorable pour l’observation des orchidées : mi-mai à fin juin.