Ce précieux minerai a fait rêver les Hommes de toutes les époques. Ils ont parcouru les montagnes à sa recherche, mais n’ont trouvé que quelques paillettes d’or ou de la pyrite : l’or des fous…
Vous pensez trouver de l’or en Savoie ? Détrompez-vous !
Paillettes d'or de 2 à 6 mm provenant du Chéran. Revue "Le Règne Minéral" ©Louis-Dominique
Dès l’Antiquité, les montagnes savoyardes ont suscité l’intérêt des orpailleurs et des mineurs à la recherche de pépites ou de filons d’or ! Malheureusement, en Savoie il n’y a pas de mines d’or… En revanche la pratique de l’orpaillage, a permis la découverte de paillettes d’or. Malléable et inoxydable, l’or est surtout utilisé pour la fabrication d’objets rares.
Exploitation de l’or en Val d’Aoste par le peuple des Salasses puis par les Romains
Orpaillage dans le Chéran
Exploitation des mines d’arsenic de Saint-Paul-sur-Isère. Quelques kilos d’or sont découverts
Depuis l’Antiquité, la rivière du Chéran attire les chercheurs d’or… Les populations ont longtemps cru que ses eaux se chargeaient d'or en traversant une mine ! On sait aujourd’hui que l’or est arraché par le torrent aux rochers et aux filons de quartz.
Orpailleurs à l'oeuvre, De Re Metallica, 16e siècle.
L’or est recherché par orpaillage. Au 18e siècle, plusieurs affaires criminelles émaillées de pratiques superstitieuses et de sorcellerie sont répertoriées…
Un siècle plus tard, l’essor de la géologie, permet une prospection plus rationnelle. Des notices scientifiques expliquent la présence de l’or dans le torrent et des compagnies organisent les recherches. A Cusy, plusieurs galeries sont creusées dans la montagne mais les prospections minières échouent les unes après les autres.
De nos jours, seul l’orpaillage de loisir demeure, avec comme seul espoir de bénéfice, l’émerveillement de découvrir quelques paillettes d’or…
Entre arnaques, désillusions et coups de folie, l’or a fait tourner la tête à plus d’un homme.
Or natif (Cusy, Haute-Savoie) MHNGr.MI.30 ©C.Durand et J.-L.Balat
Pendant longtemps, la Maison de Savoie et des entrepreneurs investissent beaucoup dans le domaine minier, ils sont persuadés de l’existence de mines d’or…
Les traditions populaires alimentent la recherche frénétique d’or, plusieurs parlent de mines d’or dans le département du Mont-Blanc. Des hommes laissent même leurs champs pour parcourir les montagnes à la recherche de ce précieux minerai.
Au 18e siècle, Madame de Warens, connue pour son lien étroit avec Jean-Jacques Rousseau dont elle assure l’éducation mondaine mais aussi sentimentale lors de ses années chambériennes, s’intéresse à l’industrie minière. D’abord captivée par l’or du Chéran, elle investit dans une société d’exploitation des mines à Chamonix. Ses associés suisses réclament le versement de sa mise de fonds, mais elle est incapable de payer. Elle est évincée de l’entreprise et condamnée à les rembourser.
Bien décidée à faire affaire, elle achète une concession qui couvre toutes les mines de Maurienne et notamment le fer du Grand Filon en Haute Maurienne, à proximité de la mine des Sarrasins. Elle rencontre des personnages à l’honnêteté plus que douteuse qui profitent de sa crédulité et provoquent sa ruine en 1754…
Depuis toujours, l’or, facile à travailler, est recherché pour sa beauté et sa capacité à résister aux aléas du temps. Métal précieux et inaltérable par excellence, il est utilisé par les Hommes pour montrer leur puissance et leur rang. Comme l’argent, il est employé pour fabriquer monnaies, bijoux, ornements et objets d’art, mais surtout pour vénérer le divin.