Entre le territoire de Chambéry et le Massif des Bauges, sur la commune de Curienne, trône le fameux Mont Saint-Michel, de Savoie ! Très connu pour son intérêt paysager et le point de vue qu’il offre, il cache également une biodiversité remarquable !
Le Mont St Michel est un promontoire culminant à 895 m d'altitude, sur lequel est bâtie une chapelle.
De là-haut, le point de vue est exceptionnel. Le site domine la vallée de Chambéry et offre un panorama à 360° sur les massifs de Belledonne, de la Chartreuse ou encore sur le Lac du Bourget. Piton rocheux très sec, il abrite des écosystèmes aux influences méditerranéennes liées à son exposition.
La richesse écologique du site réside justement dans ces milieux naturels particuliers, qui se sont adaptés à la chaleur et à la sècheresse locale.
Parmi les milieux naturels présents, les plus remarquables sont les pelouses sèches. Ce sont des secteurs herbacés situés sur des sols peu profonds, secs, en pente et exposés au soleil. C’est donc ici que l’on retrouvera des espèces plutôt méditerranéennes, qui trouvent des conditions de vie similaire à leur région d’origine.
La présence de deux plantes, le Rouvet blanc et la Leuzée conifère, indique que des espèces sont remontées de Provence jusqu’ici, en empruntant les couloirs du Rhône et de l’Isère
Outre les pelouses, on trouve aussi des habitats forestiers, ainsi que des éléments rocheux. Cette mixité, appelée aussi mosaïque de milieux, est propice à l’accueil de nombreuses espèces.
Le site accueille des espèces rares en Savoie dont certaines ont des affinités méditerranéennes comme :
Le Buis commun se rencontre dans toute l'Europe continentale et méditerranéenne. C’est un arbuste de 1 à 5 m de haut. Certains individus, très anciens, peuvent cependant atteindre les 10 m. En effet, si la croissance du Buis est très lente, cette espèces peut vivre plusieurs centaines d’années. Le Buis ne perd pas ses feuilles en hiver. Le Mont Saint-Michel, qui est une montagne calcaire, est un lieu propice à son développement.
Buis commun©CEN-Savoie
Il y a plusieurs milliers d’années, la forêt était l’unique milieu naturel présent sur le Mont Saint-Michel. A partir de l’Antiquité, l’Homme a déboisé ces terrains afin de pratiquer l’agriculture. Plus récemment dans l’histoire, c’est la vigne qui a été introduite sur les pentes de la montagne. Dès les années 1950, les fortes pentes sont abandonnées et la vigne laisse place à des pelouses sèches d’une grande diversité.
La partie forestière du Mont Saint-Michel n’est aujourd’hui plus exploitée, car son potentiel de production est trop faible et le terrain difficile d‘accès. Ses boisements vieillissent donc longtemps, ce qui présente un intérêt pour le développement de la biodiversité, sans intervention humaine. De plus, ce boisement est un rempart naturel aux chutes de pierres et protège les populations habitant en contrebas.
Dans les milieux dits ouvert, comme les pelouses sèches, l’action de l’homme en revanche est indispensable. En effet, en l’absence d’entretien par la fauche ou la pâture, le Mont Saint Michel finirait par se recouvrir entièrement de forêt, son milieu naturel d’origine original. Ceci aurait pour conséquence de faire disparaitre de ce secteur les espèces citées précédemment. Non loin du sommet et de la chapelle, Le Grand Joueret est un ensemble de parcelles entretenu de manière à préserver la biodiversité. L’agriculteur qui exploite ces pelouses met en œuvres des pratiques extensives, qui permettent le maintien des caractéristiques naturelles du milieu, voire les améliore. Grâce à l’action de cet agriculteur, vous pouvez contempler des espèces méridionales telles que les orchidées.
Curienne