Ses paysages et milieux naturels

Apprenez à connaître la Savoie à travers la grande richesse de milieux naturels et milieux façonnés par l’activité humaine. Des plaines agricoles aux milieux alpins, découvrez ses forêts, ou encore les zones humides dont la préservation est un enjeu national et européen. Mieux vous la connaitrez, mieux vous saurez pourquoi il est nécessaire de préserver ses milieux naturels.

Les plaines agricoles et coteaux viticoles

Seul 31% du territoire est agricole 

Au cœur de l’arc alpin, la Savoie est avant tout un territoire de montagne (de 200 mètres à 3 850 mètres d’altitude) avec de nombreuses contraintes. Seul 31 % du territoire est consacré à l’agriculture avec des plaines agricoles (pâturages, cultures céréalières, …), des vergers ou encore des coteaux viticoles. Les principaux secteurs agricoles se retrouvent à l’ouest du département.

2019-milieux-ruraux-Jongieux-avant-pays-savoyard-1000©Dpt73 Les milieux ruraux de Jongieux dans l'avant-pays savoyard

 

C’est au cœur de l’avant pays savoyard que vous admirerez encore un paysage agricole de type rural caractérisé par des réseaux de haies bocagères. Sur les pentes douces, la présence de ces haies de haute tige permet à l’agriculture de se développer essentiellement sous forme de pâturages. Des coteaux de l’avant pays à ceux de la Chautagne, vous serez charmé par l’étagement des vignes sur les pentes calcaires de la Charvaz et du Mont Turioz, autour du village de Jongieux classé site pittoresque.

2019-vignobles-Jongieux-avant-pays-savoyard-1000©Dpt73 Les vignobles de Jongieux dans l'avant-pays savoyard 

 

Des coteaux viticoles

Le val Coisin à proximité de Chambéry avec ses collines au-dessus de l’Isère a su également préserver un modèle agricole traditionnel. De nombreux vergers de pommes, de noix et de vignes composent ce paysage de la combe de Savoie. Les parcelles sont encore bien délimitées par de longues haies d’arbres et des murs de pierres qui soutiennent les pentes. Vous trouverez également les champs cultivés qui se partagent l’espace entre les zones humides, l’Isère et les axes routiers. Ces champs sont dédiés à la culture céréalière. Quant aux piémonts de part et d’autre de la combe, leur richesse en éboulis rocheux a permis d’accueillir essentiellement des vignes et quelques prairies et vergers.
A quelques kilomètres du val Coisin, la vallée des Huiles conserve les traces d’anciennes pratiques agricoles marquées par la présence de murets de pierre et d’anciens vergers dans les prairies. Cette vallée est, aujourd’hui, caractérisée par des pâturages sur les versants ensoleillées et quelques cultures de céréales en fond de vallée.
Plus à l’est, les vallées se resserrent et les terrains agricoles regroupent alors essentiellement des vergers, quelques vignes de pente et les alpages.

Les milieux aquatiques : alliés du changement climatique

Des réservoirs d'espèces remarquables 

Quand vous entendez milieux aquatiques en Savoie, vous pensez certainement aux deux grands lacs naturels alpins connus, le lac du Bourget et le lac d’Aiguebelette, pourtant cette notion va bien au-delà.
En effet, les zones humides sont une composante des milieux aquatiques. Elles prennent la forme de marais en plaine, de tourbières, d’étangs ou de roselières en bordure des lacs. Leurs fonctions, parfois méconnues, n’en restent pas moins essentielles notamment pour répondre aux défis climatiques. Elles jouent un rôle important dans la régulation des crues et limitent les sècheresses en relâchant l’eau emmagasinée lors de la saison humide. Elles ont également, un rôle de « station d’épuration » naturelle et abritent nombre d’espèces rares et vulnérables.
De nombreuses zones humides font l’objet de protection depuis les années 1990 et certaines d’entre elles accueillent du public et sont de bons vecteurs de communication et outils pédagogiques comme les étangs de Crosagny qui abritent une grande variété de végétaux aquatiques et sont un site essentiel pour les oiseaux estivants et migrateurs.

2019-étangs-roseaux-Crosagny-1000©Dpt73 Les étangs de Crosagny

 

Le lac du Bourget bordé par la Chautagne au nord et les zones marécageuses du sud forme la plus grande zone humide de Savoie. Réservoirs d’espèces remarquables et protégées, elle abrite la cistude d’Europe ou le sonneur à ventre jaune.

2020-domaine-Buttet-sud-Bourget-1000©Dpt73 Le domaine de Buttet au sud du lac du Bourget 

 

3600 kilomètres de cours d'eau

Les rivières et torrents qui représentent un linéaire d’environ 3600 kilomètres en Savoie, sont une autre composante des milieux aquatiques. En Savoie, les cours d’eau qui dévalent des montagnes peuvent occasionner de nombreux glissements de terrain et des risques pour les habitants. Si certains de ces cours d’eau restent à l’état naturel, d’autres nécessitent l’intervention de l’homme pour se protéger contre les inondations et les glissements de terrains. Le torrent du Morel au-dessus de La Léchère en est un bon exemple.

2020-torrent-Morel-1000©Office-tourisme-Valmorel

Le torrent du Morel à Aigueblanche © Office de Tourisme de Valmorel

Les forêts : une biodiversité très organisée

Une forêt qui protège des glissements de terrain

Plus de 30% du territoire savoyard est couvert par la forêt et à peu près 50% de cette forêt est entretenue par une structure publique depuis le début du 20e siècle. En effet, l’installation de la forêt permet de lutter contre les glissements de terrains.
Ainsi lutte contre l’érosion, reboisement et préservation des bois morts riment avec richesse de la biodiversité forestière. L’essentiel de ces forêts publiques sont au-dessus de 1500 mètres au pied des alpages. On retrouve surtout des conifères (essentiellement épicéas, mais également sapins et mélèzes). Les aiguilles de ces arbres, qui sont en fait des feuilles, permettent de réduire la surface en contact avec l’air et donc le froid et ces conifères sont mieux adaptés à l’altitude que les feuillus.

2019-forêt-conifères-Champagny-Le-Haut-1000©Dpt73Une forêt de conifères à Champagny le Haut 

 

Des forêts de feuillus typiques de la montagne

Entre 1500 mètres et 900 m, les forêts de conifères laissent place aux forêts de feuillus. On y retrouve des espèces typiques de nos montagnes comme le hêtre, le sorbier des oiseleurs ou plus originales comme l’érable à feuilles d’obier. Autant le hêtre aime l’humidité et craint fortement la chaleur, autant l’érable à feuille d’obier apprécie particulièrement les climats chauds. Il est pourtant possible de l’observer au-dessus du lac du Bourget. La proximité avec le lac rend le climat plus doux et permet à cette espèce de se développer.

2020-érable-feuilles-d'obier-Filéas-Bourget-1000©Dpt73 Des érables à feuilles d'obier sur le sentier de Filéas au dessus du lac du Bourget 

Enfin, l’étage collinéen à moins de 900 mètres d’altitude héberge quant à lui les chênes pubescents, charmes et autres frênes. Ici, la forêt, essentiellement privée, est plus morcelée et parfois non exploitée.

Les milieux ouverts : des pelouses qui ont su s'adapter au pied des glaciers

Des pelouses présentes sur la moitié du territoire 

Couvrant près de la moitié du territoire savoyard, on les retrouve sous formes de pelouses et d’alpages, de lacs de montagnes mais également de falaises et glaciers.
Les pelouses qui se trouvent sous un climat local sec, un fort ensoleillement, et un sol drainant (calcaire, alluvions) sont dites pelouses sèches. Situées au bas des versants sud des vallées, à 1300 mètres maximum, principalement en Haute Maurienne, elles se situent également au cœur des Bauges ou en combe de Savoie. Ces pelouses présentent un tapis végétal peu élevé et clairsemé qui s’est adapté aux sols pauvres en nutriments et arides. Par soucis d’économie d’eau, la flore qui vit là, fleurit avant la période estivale. Du fait des conditions très particulières des milieux qui les hébergent, les pelouses sèches abritent une biodiversité riche et très spécifique. Certaines espèces ne peuvent se développer que dans ces milieux. Ainsi vous observerez l’ophrys abeille, ou l’azuré du serpolet côté flore, et côté faune vous pourrez rencontrer la couleuvre d’Esculape ou le lézard vert qui servent de proies potentielles à l’aigle mangeur de serpent : le circaète Jean-le-Blanc.
Les alpages, eux, font une grande partie du charme des montagnes. Ils sont l’intermédiaire entre les forêts de résineux et les milieux plus austères des roches sommitales. Les espèces végétales qui prennent racine sur les pentes douces forment un tapis aux couleurs éclatantes de Juin à Août. Pour arriver à survivre à ces altitudes, ces plantes ont su adapter leur mode de vie. Certaines réduisent fortement leur taille, se développant en coussinet tel que la silène acaule, d’autres comme l’edelweiss s’habillent d’un manteau de duvet en se couvrant de petits poils pour se protéger du froid mais aussi des fortes chaleurs.

2019-vallon-de-l'orgère-Maurienne-1000©Dpt73 Vallon de l'Orgère en Maurienne

 

Des glaciers sentinelles de l'environnement

Nichés au pied d’un glacier, au détour d’un alpage dans un effondrement de terrain, les lacs naturels d’altitude apparaissent. Souvent d’origine glacière, ils s’installent dans des cuvettes creusées par les glaciers. Ces lacs évoluent au fil du temps : d’abord lacs polaires (ceux de moins de 50 ans dont l’aspect blanc leur donne le nom), ils deviennent des lacs froids en se séparant de leur glacier au cours des siècles. La vie commence alors à apparaitre sous forme de larves. Vous les retrouverez finalement sous forme de lacs de pelouses quelques milliers d’années plus tard où plantes aquatiques et amphibiens se sont appropriés les lieux.
Bien au-dessus des lacs règnent en maître les falaises et glaciers qui se reflètent dans leurs eaux et laissent les contemplatifs de la montagne profiter de ce temps suspendu. Milieu le plus inhospitalier de la montagne où verticalité et neige éternelle évoluent au rythme du gel nocturne et diurne.

2019-pointe-de-Charbonnel-col-de-l'Iseran-1000©Dpt73 La pointe de Charbonnel au col de l'Iseran

Avec de la chance vous observerez le réputé génépi, plante très appréciée des montagnards pour la fabrication de liqueurs. Ces glaciers sont des réservoirs de glace issus du compactage de la neige accumulée à haute altitude. Malheureusement, ils tendent à diminuer de plus en plus rapidement ses dernières années sous l’effet du réchauffement climatique. Les glaciers, aujourd’hui sentinelles de l’environnement sont de longues dates un véritable terrain de découverte et d’apprentissage pour les alpinistes mais également pour les chercheurs.

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Le temps d'une balade partez à la découverte des espaces naturels!

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