À cheval sur les communes de Challes-les-Eaux et de La Ravoire, le site des Chassettes constitue un biotope unique à proximité immédiate de Chambéry. Entre marais et boisements, venez profiter d’un écrin de nature aux multiples richesses.
Qui dit marais, dit présence de l’eau. Deux petits ruisseaux, celui des Chassettes et des Courtis, captent les eaux qui ruissellent et alimentent le site, qui fait office de réceptacle. Leurs eaux traversent le marais et celles des Courtis, en provenance du marais des Noux, se jettent au nord du site, dans le ruisseau de la Mère.
Le marais des Chassettes s’étend sur une superficie de 22 hectares au pied du Massif des Bauges. Il fait office de poumon vert dans ce paysage urbain où il est enclavé.
Chaque année, des comédiens, musiciens, danseurs et un photographe accompagnés de naturalistes mettent en lumière la richesse de la biodiversité de ce boisement humide à proximité d'un contexte urbain. Préservation de la biodiversité, rôle des zones humides et impact du changement climatique sont abordés sous un angle artistique.
Le site correspond à une ancienne tourbière. Il s’agit d’un milieu humide où s’accumule de la tourbe à partir de végétaux morts (pole-tourbieres.org).
La tourbière peut évoluer et présenter une dynamique tout à fait particulière. En effet, si son alimentation en eau diminue, celle-ci s’assèchera et laissera place de façon progressive à des végétaux puis à une forêt. Voilà pourquoi le site est aujourd’hui composé en grande majorité de boisements.
Le site des Chassettes offre la possibilité de découvrir trois stades de végétation liés à la tourbière : les boisements humides denses, qui occupent l’essentiel du site, et qui sont principalement constitués d’aulnes, les prairies mésophiles c.-à-d. qu’on trouve sur sols frais à sec, ainsi que des roselières, ayant un besoin important en eau.
La variété de milieux naturels présents permet à une multitude d’espèces de se développer.
C’est le cas de l’inule de Suisse, plante patrimoniale à fleurs jaunes et feuilles aromatiques qui peuple certaines prairies humides. En effet, cette plante apprécie les sols humides ou périodiquement mouillés.
Dans les prairies se trouvent aussi d'autres espèces dites remarquables : le sanguisorbe officinale aussi appelée grande pimprenelle ou encore la succise des prés.
Lieux favorables à la reproduction des amphibiens et libellules, les mares et fossés abritent diverses espèces telles que la grenouille rousse ou encore l’aeschne printanière, une libellule rare dans les marais de la cluse de Chambéry.
L’histoire du site se confond avec celle de la cluse Chambérienne. Originellement utilisé pour l’agriculture notamment l’extraction de tourbe ou encore la fauche, il a joué pendant les Trente glorieuses le rôle de lieu de stockage de déchets. Le site témoigne aussi de l’évolution paysagère du secteur qui a connu une forte urbanisation. Aujourd’hui, au-delà de ses qualités écologiques, le site offre des services importants aux habitants du secteur : il joue un rôle pour l’expansion des crues et la décantation des eaux pluviales tout en permettant à la population locale de bénéficier d’un espace naturel et pédagogique bénéfique au cadre de vie.
Les boisements des Chassettes, par leur étendue et leur tranquillité, permettent à des espèces d’oiseaux, comme les rapaces, de bénéficier d’un espace de vie dans un secteur majoritairement urbanisé et, où les boisements de cette taille sont relativement rares. Cet habitat abritant de petits mammifères, permet aussi aux rapaces de chasser. Ainsi, il est possible d’observer le milan noir ou encore la bondrée apivore.
La diversité des essences d’arbres et de végétaux permet également d’attirer une avifaune variée. En effet, on y retrouve aussi bien des espèces communes aux milieux forestiers telles que le pic épeiche ou la sittelle torchepot, que des espèces plus rares comme la mésange à longue queue ou le pic mar.
Cette importante diversité d’espèces, dans un tel secteur, fait véritablement la richesse et l’originalité du site des Chassettes, qu’il importe de préserver.
Challes-les-Eaux
La Ravoire