Occupé à l'époque gallo-romaine, le site de Chambéry intéresse dès le 13e siècle les comtes de Savoie qui étendent leurs territoires et leur influence. Ils font du château le siège de leur administration et fortifient la cité. La ville vit à l'abri de ses remparts jusqu'à la fin du 18e siècle, date de leur tardive destruction. Aujourd'hui la tour Trésorerie du Château des ducs de Savoie, la tour Bossue et de précieuses représentations, témoignent de cette enceinte urbaine.
Grâce à une politique économique efficace et l'octroi de franchises aux habitants, comme des droits particuliers ou des exemptions de taxes, celle-ci se développe vite. les comtes achètent le château en 1295, le transforment en une véritable forteresse médiévale et y installent le siège de leur puissante administration !
Rapidement, pour mieux se défendre contre les armes à feu, cette enceinte d'une hauteur moyenne de 7 mètres est renforcée avec un système de "fausses braies" : un second mur, moins haut et séparé du premier par un fossé est élevé.
L'enceinte est ponctuée de tours et de tourelles semi-fortifiées. Elle comporte 3 portes. La porte de Maché en direction de la France, la porte du Reclus en direction de Genève et la porte d'Italie en direction de Turin viale col du Mont Cenis. Ces portes sont des tours carrées à deux étages, accessibles par un pont-levis. Elles sont fermées au coucher du soleil afin de contrôler les entrées des hommes et des marchandises en ville. Un passage relie le rempart de la ville et le mur d'enceinte du château au niveau de la porte de Maché.
L'apparition de la poudre et l'évolution des techniques de guerre entraînent une adaptation des fortifications. Certains ouvrages sont même intégralement conçus en conséquence. C'est le cas de la Tour Trésorerie, initialement nommée Tour du Nord, chargée de défendre le château des comtes de Savoie avant la construction des remparts. Elle est construite au 14e siècle pour utiliser l'artillerie naissante.
La tour dispose d'une défense par le haut avec chemin de ronde, archères et cannonières ainsi qu'une défense par le bas avec 7 cannonières disposées pour un tir rasant, près du sol, chargé de faucher les troupes ennemies. Les angles de tir des cannonières montrent l'efficacité du système.
Défensive à l'origine, la tour conserve au 15e siècle le trésor des chartes, documents et archives de la Maison de Savoie, avant d'occuper des fonctions administratives au 18e siècle en acceuillant le service de la trésorerie générale.
Délaissée au profit de Turin au 16e siècle, Chambéry n'évolue plus réellement et garde son caractère médiéval. L'enceinte, qui n'est plus adaptée aux évolutions de l'artillerie, devient un carcan pour la ville et l'empêche de se développer. Il faut attendre 1792 et la prise de Chambéry par les armées révolutionnaires françaises pour que des mesures soient prises. Le général de Montesquiou décide la destruction immédiate des remparts. Ceux-ci sont effectivement détruits mais Chambéry ne développe réellement son urbanisation qu'à partir du 20e siècle.