Pour renforcer le secteur défensif de la Maurienne, on construit dans les années 1930 en complément des forts de type « Séré de Rivières » du Replaton et du Sapey, des ouvrages plus récents de soutien. Ces forts de type Maginot sont organisés autour d’un corps principal connecté aux blocs de combats en béton et acier par des galeries souterraines.
Ces forts se caractérisent par l’utilisation de mortiers Brandt de 90 mm montés sur pneumatiques, très adaptés aux Alpes car leurs tirs courbes peuvent atteindre des obstacles non visibles. Ils sont occupés par des unités spécialisées : les BAF, bataillons alpins de forteresse. Dans leurs sous-marin terrestre les hommes ne voient plus les combats. Ils suivent des protocoles définis, des plans de tirs très efficaces. Le rapport à la guerre est profondément modifié.
L’ouvrage de Saint-Gobain est équipé de quatre blocs de combat équipés de canons antichars, de mortiers Brandt 90mm et de mitrailleuses qui interdisent le passage des troupes ennemies avec des effectifs limités. Situé en amont de Modane, il fonctionne avec l’ouvrage Saint-Antoine, également de type Maginot, situé de l’autre côté de l’Arc. Leurs tirs croisés empêchent une avancée par la vallée de la Maurienne.
Très moderne, bien équipé et assez confortable, Saint-Gobain illustre l’amélioration des conditions de vie dans les fortifications alpines. Le site est chauffé, pourvu en eau et l’air est recyclé et pressurisé afin que les gaz ennemis ne pénètrent pas à l’intérieur. On essaye de garantir aux soldats des conditions de vie acceptables si ceux-ci étaient amenés à rester dans ces ouvrages pendant de longues périodes. Aujourd’hui démilitarisé, l’ouvrage, parfaitement conservé est géré par une association qui assure son ouverture au public.