« J'aime la montagne profondément, je l'aime parce qu'elle m'est nécessaire »
Née à Paris dans une famille originaire de Yenne, Charlotte Perriand a nourri dès son enfance un amour profond pour la montagne : « J'aime la montagne profondément, je l'aime parce qu'elle m'est nécessaire », déclarait-elle.
Elle découvre d'abord cette passion chez ses grands-parents en Savoie, puis en parcourant les sommets de la Vanoise dans les années 1920-1930, à pied ou à ski de randonnée. Cette relation intime avec les Alpes, à la fois personnelle et professionnelle, reflète son intérêt pour le corps, le bien-être et le sport. Ses activités personnelles accompagnaient et précédaient les évolutions des loisirs et des modes de vie.
Si son œuvre la plus complète reste Les Arcs (1967-1989), la jeune architecte commence dès les années 1930 à créer des refuges innovants et des intérieurs pour les grands hôtels de Méribel.
Ses créations, influencées par ses séjours à l'étranger (Japon, Brésil), sont fonctionnelles et intemporelles, privilégiant l'hospitalité des lieux. Elle prônait la communion entre intérieur et extérieur, bâti et paysage, tradition et modernité, comme en témoigne son chalet à Méribel (1961) inspiré par l'architecture locale. Elle répétait souvent :
« Le patrimoine de la montagne, c'est un champ de violettes avant que le bulldozer ne passe ...»
Charlotte Perriand entre à 24 ans dans l'atelier de l’architecte Le Corbusier comme associée chargée de l'équipement de l'habitation, après avoir été qualifiée de « révélation » au salon d'automne de 1927 pour son « bar sous le toit ». Pendant ses dix ans de collaboration avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret, elle oriente son activité vers l'architecture de loisirs en montagne et l'urbanisme. En 1938, elle se tourne vers la montagne, partageant la vie des paysans et étudiant les chalets d'alpage !
Après la guerre, de retour d'Indochine en 1946, elle contribue à l'aménagement de Méribel , dessinant les plans intérieurs du premier hôtel, Le Doron, et créant du mobilier. Son talent s'exprime pleinement dans le projet des Arcs , où elle intervient dans l'urbanisme, l'architecture intérieure, et propose des solutions innovantes comme les coques en polyester pour cuisines et salles de bains pré-usinées.
Le Musée Savoisien propose de découvrir un appartement façonné par l’esprit et le talent de l’architecte. Pour cela, une partie de l’exposition permanente dédiée à l’habitat, permet à vous, visiteurs, d’entrée dans ces appartements représentatifs des stations de ski en Tarentaise.
Autrement et pour les plus aventureux d’entre vous, le CAUE de la Savoie viens de lancer la Destination départementale sur l’application Archistoire©. Découvrez alors sur place, à travers 6 étapes, la grande histoire de la construction des Arcs 1600 avec l’aide d’images interactives et la réalité augmenté !